Revenir en haut Aller en bas
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 mad about you. (nellister)

Aller en bas 
AuteurMessage
avatar
Invité

Invité




mad about you. (nellister) Empty
Message# Sujet: mad about you. (nellister)mad about you. (nellister) EmptySam 7 Mar 2020 - 4:22

mad about you.



I'm mad about you
Break my heart at the first sight
Given me lust in the morning light


Mi-Janvier.
Sally s’énervait toute seule à propos de ces « trolls de la DDM » lorsqu’elles croisèrent Alister, qui remontait le couloir principal de l’aile ouest en sens inverse, une pile de dossiers sous le bras. Le coeur rata une marche alors que Sally l'interpellait d’un ton enjoué sans s’arrêter de marcher. Puis, elle reprit aussitôt son réquisitoire exalté, et Alister était déjà loin derrière quand Nell retrouva l’usage de la parole. Quelque chose se tordit au niveau de son estomac. Ces derniers temps, leurs conversations se limitaient aux banalités d’usage échangées au détour d’un couloir, au beau milieu des allées et venues de la fourmilière qui hantait quotidiennement les bâtiments du Macusa. Ils étaient rarement seuls et Nell ne cherchait pas à provoquer l’entrevue, et quand elle le faisait, parler était la dernière de ses préoccupations. La simplicité d’antan s’était dissoute dans un méandre de questions qui n’avaient jamais trouvé de place en elle avant aujourd’hui. Elles surgissaient des gestes les plus insignifiants, des remarques les plus banales, prenaient une ampleur ridicule à la lumière d’une agitation nouvelle, dérangeante. Ce fut quand elle s’entendit interrompre sèchement une conversation qui se prolongeait plus que prévu qu’elle comprit que le mensonge était mort. Elle n’arrivait plus à se comporter normalement, n’arrivait pas non plus à se détourner de lui, frappait à la porte de la dépendance de Selma au beau milieu de la nuit et gagnait son lit avec l’impudence que confère l’obsession. Elle réduisait malgré elle la facilité de leur entente à son aspect le plus terne (encore que), délaissant volontairement tout ce qui faisait qu’Alister n’était pas seulement une distraction vouée à combler ses nuits. Plus le temps passait, plus le courage venait à manquer pour enrayer le cercle vicieux de manque et de colère dans lequel elle se laissait entraîner comme une plume dans le vent. Les mots se fondaient dans la crainte de crever cette bulle de silence qui enflait entre eux, et qu’il n’avait pas l’air de souhaiter voir éclater non plus. Alors elle se taisait, feignait de son mieux, frappait encore à sa porte et disparaissait au petit matin en se jurant que demain, elle cesserait de se comporter comme la dernière des imbéciles.
Sauf que ça ne s’arrêtait jamais.

16 Fevrier — Vieux Quartier.
Quelque part au fond des cartons planqués dans le grenier de ses parents, entre ses cours de fac et des photos d’enfance délavées, gisaient les trophées de ses anciennes victoires. Des coupes et des médailles (dont certaines s’étaient simplement volatilisées) datant de New-York et parfois d’Ilvermorny, gagnées à l’issue de duels acharnés dont elle ressortait au pire seconde, au mieux grande gagnante des tournois. C’était son truc. Son exutoire autant qu’un ridicule passe-temps dont elle dépendait, et qu’importaient les coups, les côtes brisées ou les hématomes qui marbraient le derme. Mais ce qu’elle avait découvert au Bonnet du Chaporouge dépassait de loin ce à quoi elle s’était habituée lors de sa fréquentation (assidue) des clubs de duels quelconques: tous les coups étaient permis, et si en prime elle touchait du doigt une richesse illusoire à l’issue de ses potentielles victoires, qu’à cela ne tienne. Elle y fonçait tête baissée, balayait inconsciemment toutes les raisons qui auraient dû la tenir loin de ce club sordide où elle manqua plus d’une fois de terminer sur un lit d’hôpital avec un bras en moins. Le Macusa l’avait tirée d’affaire une première fois après Bill, et si on lui avait promis un casier vierge en échange d’informations, c’était tenter le diable que d’espérer bénéficier de la même faveur une seconde fois si d’aventure on la trouvait ici. Elle n’était pas à l’abri d’une descente de patrouille dans les sous-sols du pub, le savait pertinemment, mais un mois après y avoir mis un premier pied, thanks to Ty, impossible de se tirer de là sans éprouver l’envie pinçante d’y retourner dès la semaine suivante. Les ecchymoses refaisaient surface, tâchaient sa peau comme de l’encre, et son compte en banque diminuait drastiquement après une énième série de paris ratés.
Ce soir là, elle s’en sortit avec quelques égratignures, des muscles perclus de courbature et une poignée de dragots en moins. Il neigeait lorsqu’elle jaillit du pub, le souffle court et le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine douloureuse. Des flocons s’accrochaient à ses cheveux, dont les mèches désordonnées s’agglutinaient sur sa nuque moite, avant de fondre au contact du sol humide. Son flanc droit lui faisait mal. Elle sentait presque les pulsations désordonnées du sang dans ses veines, encore imbibées d’adrénaline. Un léger vertige la saisit lorsqu’elle s’alluma une clope, les yeux levés vers le ciel, si lourd de nuages que l’on peinait à en distinguer les formes. La nuée de flocons tombait dans un silence cotonneux que seules des bribes de conversation issues de petits groupes de sorciers échappant à la touffeur du bar brisaient par intermittence. Nell passa devant eux, rabattant sa capuche sur son visage lorsqu’un sorcier aux traits anguleux la héla d’un ton graveleux.
Elle s’était à peine éloignée de quelques rues lorsqu’elle synthétisa enfin l’origine du bruit qui lui collait au train depuis qu’elle avait quitté les Bonnets: des talons claquant les pavés inégaux à quelques mètres derrière elle. Le son ricochait sur les façades des immeubles plongés dans l’ombre et Nell réprima l’envie de regarder par dessus son épaule - ou de se mettre à courir comme une dératée sous l’effet d’une peur soudaine. Déterminée à ne pas céder à la paranoïa collective qui s’était emparée de la ville depuis les disparitions de sorcier en janvier dernier, elle n’avait rien changé à ses habitudes et hantait encore les rues du Vieux Quartier à pieds, de jour comme de nuit. La grève des patrouilleurs avait achevé de jeter une ombre sur le voisinage et depuis lors, les rumeurs d’enlèvements nivelaient les conversations d’une inquiétude mordante, les vendeurs d’amulettes se multipliaient à tous les coins de rue et on ne s’attardait plus devant les vitrines une fois la nuit tombée. L’absence des patrouilleurs s’en ressentait pour quiconque traversait le quartier au quotidien. Une éternité que Nell ne s’était pas arrêtée pour taper la causette à l’un d’eux, ravie de les détourner de leurs obligations -et de s’arracher aux siennes- pour leur extorquer les récits de leurs dernières perquisitions.
À défaut de prendre ses jambes à son cou, elle serra les doigts autour du manche de sa baguette, le coeur cognant contre ses côtes meurtries à mesure qu’elle accélérait le pas. Derrière elle, l’autre en fit autant. « Hey, wait, » La suite des événements se déroula dans une pagaille innommable, des éclairs fusant de toute part dès l’instant où une main agrippa l’arrière de sa cape en scandant des propos confus que Nell ne percuta même pas, électrisée par la nécessité de se défendre. La nature de la menace lui passa d’ailleurs largement au dessus de la tête et avant qu’elle ait eu le temps de comprendre ce qu’il s’était passé, ou ce qu’elle avait fait, les jointures blanchies tant elle serrait sa baguette, l’inconnu gisait au sol à quelques mètres d’elle, les bras en croix. Ses tympans bourdonnaient encore sous l’effet de la détonation provoquée par le sortilège et le bout de sa baguette laissait échapper un filet de fumée passablement inquiétant. Un hoquet d’horreur filtra entre ses dents serrées. Elle se pencha au dessus de lui…
… Une pierre lui tomba dans la gorge. L’insigne des patrouilleurs brillait sur la poitrine du bonhomme, dont le torse se soulevait à chaque inspiration — c’était comme s’il dormait. Presque, parce qu’une bosse de la taille d’un oeuf commençait à enfler sur son front. « Holy shit. » Elle venait d’envoyer un patrouilleur dans les roses, quelle était la probabilité pour qu’une telle tuile lui tombe sur la tête à un moment pareil ? Est-ce que ce crétin n’aurait pas pu s’annoncer au lieu de la suivre sans rien dire en cette période où le moindre pet de travers faisait sauter tout le monde au plafond ? Bon sang. Et comme si ça ne suffisait pas, le bordel qu’ils avaient causé avait alerté deux de ses collègues. Leurs silhouettes se découpèrent au bout de la rue alors même que Nell tentait encore de démêler le chaos qui venait de se produire sans y parvenir. L’un des deux projeta une sphère lumineuse dans le ciel, qui éclaira toute la rue à la manière d’un projecteur.
Oh, please no.
Ses yeux rencontrèrent ceux d’Alister sous la lumière aveuglante et un goût de cendres lui tapissa instantannément les muqueuses, alors que son partenaire scannait la scène sans comprendre ; son regard allait de Nell à la silhouette du patrouilleur étalée au sol dans une position grotesque. Elle réalisa qu’elle brandissait toujours sa baguette devant elle et elle laissa brusquement retomber son bras le long de son corps. « What the fuck, man ?!I … »  Elle s’interrompit quand l’autre leva sa baguette avec l’intention évidente d’enrayer la menace qu’elle semblait représenter à ses yeux, d’une manière ou d’une autre. Qu’était-elle sur le point de dire, de toute façon ? I didn’t mean it ? En désespoir de cause, elle accrocha le regard d’Alister et leva les mains en signe de reddition avant de se défendre de la seule manière qui lui vint à l’esprit : « I didn’t mean it. »
Quelle conne.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité

Invité




mad about you. (nellister) Empty
Message# Sujet: Re: mad about you. (nellister)mad about you. (nellister) EmptySam 14 Mar 2020 - 19:33


Dissimulés derrière des sortilèges de désillusion, leurs silhouettes se confondent avec les ombres. Seules les empreintes de leurs pas et la trajectoire biscornue des flocons de neige qui leur tombent sur les épaules trahissent la présence d’une patrouille dans les rues faussement assoupies du vieux quartier. Si les escrocs ne dorment que d’un œil, les équipes du Macusa, elles, cumulent les tours de cadran depuis le lot de tuiles qu’a apporté la nouvelle année. La grève du département de la justice magique, les deux étudiants disparus, la communauté entière soudain atteinte d’une psychose paranoïaque qui ne fait que décupler les délits en tout genre… expliquent donc en partie pourquoi Alister effectue ce soir son service non pas en compagnie d’un de ses collègues, mais du très cher Lieutenant Auror Griffith, tout juste promu du haut de ses vingt-six ans, les cheveux blonds parfaitement gominés à la dernière mode sorcière et un pli sérieux lui barrant déjà le front. « Haven’t we passed this street a minute ago ? » C’est la première ronde de sa vie et le gamin est déjà pommé. Soupir d’Alister, dont l’agacement est une perpétuelle bombe à retardement. «  No we haven’t. This is Glendale Way Street, one of the main – shhh » Un petit groupe de sorciers vient de sortir d’une boutique qui paraissait jusque-là abandonnée et se marre bruyamment à la manière de ceux qui détiennent les clés des ténèbres. L’avantage des effectifs réduits : la palette des moyens autorisés pour surveiller la population de Blacknest s’est élargie, et les sortilèges de désillusion leur permettent désormais des filatures improvisées, habituellement interdites à ce grade. C’est donc en toute logique qu’Alister et le Lieutenant Auror Griffith – Stuart, de son petit nom – se mettent à talonner discrètement la bande de joyeux larrons, l’oreille attentive à leurs conversations décousues faisant mention de paris, de trucages, d’or de farfadet et d’autres faiblesses insignifiantes. Trois rues plus loin, après avoir bu ce qui ressemble de loin à une mauvaise contrefaçon de Felix Felicis, le groupe se joint à d’autres sorciers agglutinés sur un trottoir avant de s’engouffrer dans un pub. Griffith, à côté de lui, chuchote bêtement : « We should follow them, right ? –  Sure, and what you’re gonna say when you bump into everyone with your Disillusionment Charm on ? “I come in peace” ? » Il n’entend pas la réponse de l’autre car au même moment, la porte de la taverne se rouvre et Nell débarque sur le bitume, les joues rosies et les cheveux presque ébouriffés, comme si… c’est la première chose qui lui vient en tête : comme si elle sortait du lit. This is just a fucking pub, se dit-il en ignorant royalement la pancarte ensorcelée et à moitié arrachée où se lit le mot « hôtel » en lettres ternes. A croire qu’il devient expert en l’art d’ignorer ce qu’il ne veut pas savoir – ce qu’elle vient faire ici, et à répétition d’après les patrouilles du mois dernier ; ce qu’elle vient faire chez lui, à des horaires plus que discutables et en lui adressant à peine la parole depuis Noël ; pourquoi il continue à lui ouvrir la porte, d’ailleurs ; pourquoi la rancœur ne faiblit pas ; pourquoi la pluie et le beau temps font systématiquement partie de leurs brèves conversations dans les couloirs du Macusa comme si l’un ou l’autre en avait quelque chose à foutre ; pourquoi les parenthèses nocturnes ne résolvent absolument rien et pourquoi il déteste les horaires matinales de Selma et toute sa smala qui poussent Nell à s’éclipser comme une voleuse avant l’aube. Le département de la justice magique lui a donné une excuse toute faite, la maladie diplomatique par excellence : une grève. Il n’aurait pas pu trouver meilleur argument pour repousser la confrontation qui bouillonne et autour de laquelle ils marchent sur la pointe des pieds avec une lâcheté étrangement synchrone. L’absence de la moitié des employés, la paperasse qui s’accumule de toute part, le reste des équipes au bout du rouleau, c’est une aubaine, il n’a pas le temps, l’excuse est parfaite et la récréation tombe à pic. C’est ce qu’il se répète jusqu’à ce qu’il arrive lui-même à y croire – mais quelque chose ne tourne pas rond. Il reconnaît la silhouette qui sort de nulle part à la seconde où elle se décolle des ombres pour se fondre dans son sillage, et sait d’emblée que le patrouilleur n’est pas censé la suivre d’aussi près. What the fuck are you doing, Smets ? « Don’t move, I’ll be right back. » Il abandonne brièvement Griffith pour s’engager loin derrière Smets, et s’étrangle presque quand il réalise que les pas de son collègue résonnent comme des tambours dans les rues qu’ils traversent. C’était bien la peine de les entraîner aux sortilèges d’absorption acoustique… quelle bande de trolls… Il est à deux doigts de stopper Smets dans sa course incompréhensible quand tout bascule et qu’un feu d’artifices de sortilèges explose dans la rue suivante. Il est déjà en train de foncer dans la direction du désastre, abandonnant le sortilège de désillusion qui le gardait bien à l’abri des emmerdes, lorsque Griffith débarque à ses côtés et en profite pour les aveugler tous avec sa sphère de lumière crâneuse. Sans grande surprise, c’est Smets qu’ils retrouvent à terre (savait-il qu’il n’avait aucune chance, le pauvre ?) et alors que la baguette de Nell retombe le long de son flan, Griffith fait exactement l’inverse en lâchant les jurons qu’il retient depuis trois heures. Pourquoi est-ce qu’il n’est pas resté devant la taverne, cet abruti ? Tout aurait été terriblement plus simple.

« I didn’t mean it. » Nell leur montre patte blanche, le regard à moitié implorant encore galvanisé par la course, l’assaut repoussé, et sûrement aussi ce qu’elle faisait juste avant. «  Well of course you didn’t, how convenient! –  It’s alright Griffith, he’s breathing. Lower your wand. » Alister tente de retrouver la respiration qu’il ignorait avoir perdue en chemin pendant que ses méninges pédalent à cent à l’heure pour trouver une excuse assez plausible pour ne pas les mettre tous les deux dans le pétrin. « You just attacked a member of the Macusa, Ma’m, don’t tell me you didn’t mean it ! What the hell just happened ? What was that ? » Griffith se tourne vers son collègue et la baguette qu’il gardait pointée devant lui suit naturellement le mouvement, un geste stupide qui fait immédiatement sortir Alister de ses gonds. «  She’s one of us, you moron, now lower your wand. » Piqué au vif, Griffith baisse sa main mais pas le ton, qui monte légèrement dans les aigus sous la pression. « Oh really, which department? Do you have any proof ? –  NIMO, and sure I have proof. Somewhere. » Un silence inconfortable traîne quelques secondes dans les airs avant qu’Alister lâche un soupir à peine exagéré et se mette à dérouler son vrai-faux mensonge comme s’il l’expliquait à un gamin de cinq ans. «  Smets here – il touche du bout de son pied la jambe du patrouilleur à terre –  was keeping an eye on her – il indique d’une main Nell en face d’eux –  at my request. Since discretion is not really his specialty, I’m guessing he screwed that up, got sloppy and simply got her scared. We should get him to Saint Morban and just get back to work. » Les yeux de Griffith se rétrécissent en deux fentes, la suspicion creusant une ride du lion presque comique sur son visage juvénile. « At your request… ? »
Yes.
Shit.
Breathe.
Here we go.

«  Headquarters’ request, actually. They recruited her last year and wanted to follow up on their, er… investment. » Il n’est pas convaincant et en est atrocement conscient. La présence de Nell à ses côtés, dans le rôle de l’accusée sous la lumière blafarde, fait dérailler sa crédibilité. « Why don’t they give this mission to her department then ? –  Because… it’s probably easier for us to follow her than for any member of the non-identifiable magical objects ? I’m just taking a wild guess here.Hum. » Il ne le croit pas, et Alister commence à perdre patience, en plus de se les geler, sans parler de cette désagréable sensation de se noyer dans des sables mouvants. Pourquoi est-ce qu’il s’emmerde autant ? Griffith doit être un peureux de la hiérarchie, autant foncer dans le tas. «  If you don’t believe me that’s fine, we’ll just go to the office, fill in a nice load of paperwork and let New York know why we have to do this twice while you stay here and freeze your ass off. How does that sound ? » Il déteste tellement les raisons qui le poussent à mentir à Griffith qu’il est presque trop facile de feindre la grogne. Un éclair traverse les yeux sombres de l’Auror et pendant un instant, il se pense sauvé – avant de réaliser qu’il s’est planté, que le fusible vient de sauter et leur soirée avec. « Here’s what we’re gonna do. I’m gonna take Smets to the emergency room while you leave her in custody and find that supposed paperwork we’re talking about. And you do that quick, Leon, because we have bigger fish to fry this evening. Got it ? » Et Griffith agite son index avec toute l’autorité artificielle des derniers promus pendant qu’Alister se maudit et insulte copieusement son pseudo-supérieur en son for intérieur, tout en commençant à voir dans son passage forcé au bureau la chance, peut-être, de couvrir ses mensonges. S’il trouve un moyen de dénicher une paperasse qui n’existe pas. Dans le but de prouver une filature non autorisée. Il y a trois heures de décalage entre Castle Blacknest et New York, ce qui veut dire qu’il pleuvra des niffleurs avant qu’il trouve une solution rapide. Sauf si, peut-être…

Poussé par Griffith qui s’impatiente, il a à peine un regard pour Nell lorsqu’il attrape son poignet et transplane devant les bureaux du Macusa, la tête déjà remplie des conneries qu’il va devoir débiter pour se sortir de l’impasse et lui éviter de passer la nuit au poste ; mais ils atterrissent devant Jeffery qui fait le piquet devant l’entrée principale du b.f.v.o.n.m (bureau des pleurs) et quelque chose dans l’aspect formel de la procédure le stoppe net dans son élan. Jeffery connaît Nell. La vieille Coretta qu’il aperçoit déjà derrière le comptoir d’accueil connaît Nell. Il se dégonfle au moment où le vigile leur adresse un sourire amical et pousse Nell du côté de l’entrée des employés à la place, en poursuivant une conversation imaginaire : «  Sure, you can smoke before we go inside, let’s go this way. » et rend à Jeffery un sourire crispé en contournant le bâtiment, sous l’auvent minuscule qui les protège de la neige.

C’est de sa faute, c’est lui qui a demandé à ce troll de Smets d’essayer de suivre un maximum de ses trajets au sein du vieux quartier pendant ses patrouilles. C’est encore de sa faute et s’il avait les priorités dans le bon sens, il profiterait de cet aparté pour l’avouer, s’excuser, et lui décrire le plan foireux qu’il a en tête pour tout passer sous silence. Ou bien il la laisserait partir sans rien faire, au risque de leur laisser un Griffith zélé dans les pattes le lendemain. Ou il pourrait juste lui demander si elle va bien, si un sortilège de Smets ne l’a pas touchée par hasard ? Alors qu’il lui glisse un regard en biais, les flocons de neige qui sont restés dans ses cheveux emmêlés lui rappellent brusquement la première image qu’il a eue d’elle ce soir, sortant de l’auberge miteuse avec cet air… repu. Il n’arrive pas à la chasser. «  You couldn’t have moved in a nice neighbourhood, for once ? » Bonsoir délicatesse. Il détourne les yeux pendant que la fumée vole jusqu’à ses narines, fatigué d’avance, dérangé par sa propre réaction imbécile et par-dessus tout, nostalgique du temps où ils auraient ri de la situation. Il n’a aucune envie de connaître la nature de ses activités à la taverne du Chaporouge, certes, mais tant qu’il ne le saura pas, et jusqu’à ce que le germe nocif né dans son imagination disparaisse, il y a toutes les chances pour qu’il trouve n’importe quelle autre excuse pour se montrer exécrable. «  This was the dumbest idea. » Il n’est plus vraiment sûr de parler de son choix de quartier résidentiel, tout à coup.

Revenir en haut Aller en bas
 
mad about you. (nellister)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» poison paradise. (nellister)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
les trois corneilles :: Les inclassables-
Sauter vers: