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 (затмение) searching for a trail to follow.

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Message# Sujet: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyDim 8 Déc 2019 - 17:36





I am not the only traveler who has not repaid his debt. I've been searching for a trail to follow again, take me back to the night we met. And then I can tell myself not to ride along with you.

[19/12/2019] Quelques jours à peine que le chasseur a posé son sac poussiéreux, fait son inspection au MACUSA. Cartes d’accès d’agent spécial en poche, runes temporaires à la clef pour accéder aux couloirs du pouvoir, mais il ne traque rien, ce soir, outre des souvenirs fugaces. Des années, que le Russe n’a pas mis les pieds ici, frôlé les dalles du sol ancien et protégé du regard des moldus. Vêtu d’une veste en cuir, la mine sombre, barbe de quelque jours accrochée au visage, il avance, clope au bec, saisi d’un mélange doux de mélancolie et d’amertume. Synonyme de temps plus simples, avant les fiançailles, le mariage, la grossesse, le malheur. En ces murs centenaires, le sorcier a eu droit à de douces onces de liberté chèrement payée, achetée à crédit d’une existence vécue à l’aune des ambitions familiales par la suite. Cherchant de nouvelles traces pour un indic’, le traqueur a arpenté les rues du vieux quartier, mettant ses marques au sein des ruelles malfamées, à la recherche de quelque âme peu fréquentable pouvant lui donner des traces à suivre. Saluant d’un hochement de tête circonspect les quelques aurors déjà imprimés dans sa mémoire, les filaments de sa conscience s’insinuant lentement dans celles des autres, cherchant la prise qui pourrait mordre. Bredouille pour l’instant, Nikolas prend la direction du quartier des lunes, où il vivait à l’époque de ses études.

Soirée d’anniversaire, sans connaître qui que ce soit. Le Russe aurait pu tenter de contacter Alphonse, préservé de ce besoin par une vague de pudeur qu’il ne cherche pas à s’expliquer. Trente-trois ans – une année chanceuse, selon sa mère sami, si étroitement accordée aux caprices de la nature qu’elle voit des signes magiques dans tout. Il est envahi d’une vague de nostalgie, le chasseur – tire une bouffée de nicotine pour se redonner contenance, s’arrête sans raison. Par réflexe, l’habitude de la chasse, assez pour reconnaître lorsqu’il est lui-même traqué. Ses doigts se referment autour de sa baguette, mais rien ne change dans son maintien. Doucement, sa haute stature s’insère entre deux statues, et le traqueur fait mine de méditer, regard perdu dans les profondeurs de la rivière. Les candélabres de bronze découpent de longues ombres le long de la structure. Lentement, il respire, prêt à se retourner, les mains serrées autour de son instrument magique, prêt à dégainer, à mordre, à attaquer.

Tension le long de son échine, mais le chasseur a l’habitude de la traque – calmement, il se retourne. Ses traits l’assaillent sous le regard des réverbères, il en a presque le souffle coupé. « красотка », murmure-t-il, presque inaudible. Le surnom si souvent répété qu’il en est devenu une habitude, un automatisme, malgré la distance. Machinalement, il tire une nouvelle bouffée de sa cigarette. I will always find you. Pourtant, il n’a pas cherché à la trouver. Pas encore, ne jetant aucun regard au compas, n’osant pas encore faire face à son ancienne aimée. « Je t’ai prise pour un assaillant ». La seule chose qu’il trouve à dire, dans leur langue natale, coupante, froide. Assaillant, pour ne pas dire ennemi, pour ne pas se souvenir que désormais, elle fait partie des proies, qu’il traque ses semblables tous les mois. Son regard ne l’affronte plus, son esprit ne se glisse pas dans le sien – par couardise, le Russe ne veut pas y trouver ce qu’il y craint.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyDim 8 Déc 2019 - 22:02





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[19/12/2019] Souvenir amer d’une date ayant été spéciale durant tant d’années et comme pour rendre la blessure encore plus douloureuse le compas ne cessait de s’agiter, objet qu’elle aurait dû jeter il y a bien longtemps mais qu’elle ne parvenait à quitter. Comme une tentative désespérée de s’accrocher à un passé dont ils avaient tous deux piétinés les restes. C’était son anniversaire. Premier depuis qu’elle avait quitté la Russie et tout semblait se rappeler à son souvenir. Tentative de comprendre comment l’objet pouvait se tromper  à ce point, ne cessant de pointer une direction différente, indiquant sa présence là où il ne pouvait se trouver, Lysandra avait traversé le pont des Centaures en direction de la vieille ville. Elle connaissait le gérant d’une des échoppes du quartier qui saurait surement la renseigner. Nuit noire mais elle parvient à se repérer facilement, guidée sans même plus s’en rendre compte par ses sens qui s’étaient aiguisés depuis sa première transformation. Pas rapide, elle ne souhaitait pas être

Mais, à peine avait elle commencé s’aventurer dans les ruelles, que ses sens sur-développés furent attrapés par un parfum bien familier. Elle rebrousse chemin, main serrée sur sa baguette avec l’impression de se diriger tout droit dans un piège, de se jeter dans la gueule du loup si elle oubliait que la lycane, c’était elle. Pas qui la mènent à nouveau jusqu’au pont, devant elle la silhouette s’arrête. « дорогой ? » Fantôme du passé, tableau bien trop réel qui se détachait devant son regard désemparé. Elle connaissait tout de sa stature, jusqu’à l’allure de ses pas, la fumée de sa cigarette qui s’élevait vers le ciel : comment était-ce possible ? Elle avait quitté la Russie pour ne plus être habité par les fantômes de leur relation à chaque coin de rue, pour ne plus se souvenir de chaque lac, de chaque forêt comme ayant habité une de leur chasse, un de leur secret. Et le voilà qui faisait irruption sur sa page blanche, salissant du carmin sanguinolent de la douleur la partition vierge qu’elle tentait d’écrire.

 « красотка » Le surnom tant de fois évoqué qu’elle ne peine à attendre malgré son murmure, léger frisson qui parcourt sa colonne tandis qu’elle se fixe, aux aguets face à cet être tant aimé. De la belle il ne restait plus rien depuis que la bête l’avait attaquée. Animal sauvage qui avait pris possession d’elle et qui avait finit par détruire tout ce qu’elle n’avait jamais construit. Si l’habitude faisait que Nikolas le prononçait encore, son accent russe semblant presque réconfortant aux oreilles de la sorcières, ces prochaines paroles ne mirent pas bien longtemps à rendre réelle cette distance qui existait désormais en eux : « Je t’ai prise pour un assaillant » Elle serre les dents, elle était l’ennemi maintenant. « Je ne t’ai pourtant jamais attaqué. » Les mots froids claquent dans la nuit hivernale, tension lisible dans les traits de la sorcière, voix rauque tant sa gorge se serre de le voir en Amérique. Regard qui percute le sien alors qu’il tentait de l’éviter, pudeur oubliée, prunelles sombres en quête de réponses qui ne lui laissait aucun répit. « Que fais-tu ici Nikolas ? » Elle ne prend pas la peine de se montrer aimable, il la connaissait suffisamment pour qu’elle lui évite l’affront de l’hypocrisie. Ils n’étaient plus en Russie, elle n’avait plus à faire bonne figure pour leur famille respective. Why did you leave me ?

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyLun 9 Déc 2019 - 0:08





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[19/12/2019] Le surnom, la familiarité douce qui déchire à coups de dents, qu’il laisse filer entre ses dents, pris de stupeur face aux traits de celle qu’il avait aimée. L’aveu simple, qui cache le reste de ce que le chasseur ne souhaite dire, mais qu’elle comprend trop bien. « Je ne t’ai pourtant jamais attaqué  ». Voix tranchante comme la lame d’un poignard fendant l’air, Nikolas la reconnaît trop bien – la nouvelle voix de son ancienne épouse. Renfermée. Tranchante. Replongé dans ces soirées où il tentait de la rejoindre sur son ilot de désespoir, il veut avancer vers elle, même si la voir éveille en lui une rancœur que le sorcier croyait enfouie. La litanie. Qu’est-ce que t’as été conne, красотка. Leur rencontre n’est pas prévue – démuni, le traqueur a pour premier instinct de vouloir lever les mains en signe d’abandon et de se replier sur lui-même. Mais la vérité, c’est qu’il lui reste un grain de fiel et une parcelle d’affection teintée d’habitude pour la femme glaciale lui faisant face. Aussi ses prunelles mordorées rejoignent-elles l’abysse de celles de la lycane, éclats chauds malgré la glace qui s’y glisse par réflexe de préservation. « Que fais-tu ici Nikolas ? » La brutalité dans la franchise – il la lui doit, et pourtant, l’homme veut lui refuser. Parce qu’il a souffert en silence pendant que Lysandra s’était repliée sur elle-même, trop centrée sur sa propre douleur pour réaliser la souffrance causée par l’abandon accidentel de son époux. You left first. Le slave n’a fait que concrétiser ce qu’elle lui demandait – était-il un chien, acceptant les coups jusqu’à plus soif, avant de finir par mordre? À le repousser, la belle a accompli son souhait – l’époux finissant par accepter l’inéluctable départ. Un goût de cendres dans la bouche, rancœur assumée, affichée comme un blason dorant sa poitrine.

Lassitude, mais l’envie se lace à nouveau dans son regard. Cet étrange besoin de la serrer dans ses bras et de la gifler, à la fois. Pour lui faire payer la douleur, l’humiliation – pour leur fils qui n’a pas pu naître. Il reste civil, pourtant. « Apparemment qu’il y aurait de bons restaus par ici », fait-il, haussant les épaules comme s’il s’agissait de la conversation la plus banale qui soit. Comme s’il a oublié la soie de sa peau, même après les cicatrices – et le venin de ses insultes crachées en pleine gueule alors qu’elle tentait de le garder loin, perdue dans l’océan de sa douleur. Comme s’il n’a pas le myocarde en feu, juste à poser ses iris dorés sur elle. Regards qui s’affrontent, et il jette le mégot par-dessus bord. « J’ai été prêté pour une affaire », admet-il, sachant quel genre de foudre s’abattrait sur sa tête s’il n’est pas plus direct. « Le temps que ça se règle, et je repars ». Le temps de bouleverser son existence aussi, apparemment. Sourcils froncés, Nikolas jette un coup d’œil aux côtés de celle qui a été sa partenaire, son amie, sa confidente. Désormais devenue sa plus grande faille. « луна n’est pas avec toi? » La bête magnifique, offerte par un homme fol amoureux à la plus fougueuse des compagnes.  Il ne veut pas lui dire. Je ne voulais pas te voir. Surtout, ne veut pas admettre. Je voulais t’oublier. Et j’y arrive pas.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyLun 9 Déc 2019 - 9:26





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[19/12/2019] La rencontre qu’elle n’avait pas prévu, et pourtant au creux de sa main serrée, le compas avait donné l’alerte. Alerte de sa présence, mais elle ne l’avait pas cru. Parce que ce n’était pas sensé, parce qu’il n’avait aucune raison de se rendre en Amérique lui qui avait abhorré les américains, leurs frasques et leur fougue. Parce que des mois durant il avait regretté que sa femme ait été doté d’un tel caractère, qu’elle ne l’ait pas écouté, qu’elle ait eu besoin de l’adrénaline de la traque alors qu’elle portait leur héritier. Elle se détestait suffisamment chaque jour de ne pas avoir su le protéger sans que la présence de Nikolas lui rappelle l’échec qu’elle avait vécu. « Apparemment qu’il y aurait de bons restaus par ici » Elle serre les dents. Il parvient à donner le change là où elle ne sait que hurler son désarroi. Des deux, il avait toujours été celui qui se faisait le mieux voir, flamboyante Lysandra qui ne savait pas plier l’échine, qui ne savait pas accepter les ordres, qui ne savait pas tenir sa langue face aux vipères, il était son ancre, sa muraille, le phare dans la tempête. Aujourd’hui, elle avait l’impression de s’abimer à nouveau sur les rochers de son rivage.

« J’ai été prêté pour une affaire. » Il semble au moins honnête, si elle n’a pas ses capacités à se glisser dans l’esprit d’autrui, elle a partagé sa vie durant une décennie, encore capable de faire la différence entre sa vérité et les mots lancés comme parade. « Le temps que ça se règle, et je repars » Sourcils légèrement froncés elle s’interroge. Envie latente de reprendre leurs discussions d’autres fois, lorsqu’ils échangeaient sur leurs affaires respectives au coin du feu, lorsqu’ils tentaient de résoudre les plus grandes énigmes armés de leur verre de vin, comme si à deux ils pouvaient refaire le monde. « Depuis quand es-tu de ceux que l’on prête ? » Elle répond, d’une voix égale. Elle connaissait la valeur de l’homme qui se trouvait en face d’elle, tous les deux, ils formaient un duo que rien ne semblait pouvoir arrêter. Et si elle connait les qualités de son ex-mari, même si elle les a toujours admirées, les mots glissent comme des insultes, moue moqueuse qui glisse un instant sur ses traits basanés : elle oublie qu’elle l’a aimé, elle oublie que ces jeux, elle les réservait aux autres. « Tu as pris tes quartiers au MACUSA ? » Question toute réthorique, lui, n’avait pas été forcé d’embrasser une nouvelle carrière. Mais au delà du questionnement sans grande importance : Vais-je devoir te croiser tous les jours ? Elle ne pensait pas en être capable.

« луна n’est pas avec toi? » Souvenir commun à nouveau, tout la ramenait à cette époque où cela ne tenait qu’à eux contre le reste du monde. Elle manque d’éluder la question, et finalement, comme le besoin de lui parler, comme envie de se sentir exister à nouveau dans ses yeux mordorés. « Elle m’attend à la maison, certains quartiers ne sont pas des plus sûrs pour qu’elle m’accompagne. » Elle voulait être discrète de plus, un membre du MACUSA dans les mauvais quartiers, ce n’était jamais que source de rumeurs et le chien-loup était bien trop reconnaissable à ses côtés. Compagne de chaque instant qui rendait l’existence de sa maitresse un peu moins morne : soutien indéfectible là où d’autres avaient depuis longtemps abandonné le navire  I needed you to catch me, I needed you to  be there. Et certainement en avait elle toujours autant besoin aujourd’hui. Sinon,  pourquoi ses mains, enfoncées dans les poches de son blouson de cuir la démangeraient autant de prendre la sienne, de partager une étreinte comme ils le faisaient jadis ? Mais il y avait aussi cette tension, ce besoin de le repousser, de le frapper, de passer tout le désarroi et la haine de son départ, de sa trahison : J’avais besoin que tu me fasses confiance, que tu nous fasses confiance.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyLun 9 Déc 2019 - 23:10





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[19/12/2019] Il l'a cherchée, la pique, même si le Russe est convaincu de ne pas la mériter. « Depuis quand es-tu de ceux que l’on prête ? » La mâchoire qui se serre, mais il ne répond pas la vérité, l'orgueilleux, dernières parcelles de préservation de la femme qui avait été son aimée, jadis. Ne pas lui dire qu'il est devenu un pion à prêter depuis que son blason doré a été abîmé par les griffes de la lycanthropie, de sa lycanthropie. On lui a flatté l'ego, à Moscou, jurant que c'est pour ses compétences et son expérience du terrain américain qu'il s'est fait envoyer de l'autre côté de l'océan, mais Nikolas n'est pas dupe, connait son équipe : d'autres auraient été (presque) aussi qualifiés que lui. La vérité, cherchée sans scrupules au creux de l'âme de son supérieur : le Russe est devenu une nuisance en sombrant dans son marasme, et son chef espère le voir revenir ragaillardi par le piège de grande envergure qu'il compte tendre ici. « Depuis que certains cas sont trop complexes pour le Nouveau monde », se contente-t-il de répliquer, venin retenu derrière ses dents, bien que le slave ne retienne pas le dédain avec lequel il prononce les derniers mots. L'Amérique a été synonyme de liberté pour lui - l'immensité paysagère rivalisant avec la beauté russe ... Si seulement les Américains n'y avaient pas été. Un peuple bruyant et ignare, qu'il méprise sans chercher à s'en cacher, avec l'arrogance d'une culture millénaire. La moitié de sa famille, à elle - mais Lysandra a toujours été l'exception, son exception, pour tout. Même à présent - il dédaignerait n'importe qui d'autre, mais les prunelles sombres de la sorcière cherchent les siennes avec une franchise qui lui a manqué.

« Tu as pris tes quartiers au MACUSA ? » Nikolas l'entend, la crainte - ou l'imagine-t-il? Il ne reste rien d'eux, semble-t-il, à l'entendre. Le Russe se l'est répété nuit et jour pour s'en détacher, de sa belle. Nothing's left but ashes. Encrassées dans sa gorge, la voix plus rauque. « J'ai même ma carte d'employé du mois », ironise-t-il pour échapper à la réalité. Celle où le Russe sait la blesser par sa simple présence, nul besoin de faire usage de ses facultés (le pire des crimes à ses yeux) pour comprendre - une décennie, presque, passée ensemble. Il se doute de la dure réalité ayant dû l'accueillir, et à quel point sa propre arrivée doit embrouiller une carte déjà illisible. Tente d'échapper au terrain miné entre eux en soulevant l'absence de la soeur de lune de la lycane. « луна n’est pas avec toi? » Il ne sait pas lui parler de pluie et de beau temps - tout le ramène à eux. Au passé partagé, aux rires, aux plans - à cette chambre minuscule peinte de couleurs douces qu'il a dû repeindre seul, aux meubles que le père en devenir avait assemblés de ses mains plutôt que par magie, comme s'il avait souhaité les infuser de son amour jusque dans le grain boisé. Fracassés dans la douleur et la rage. « Elle m’attend à la maison, certains quartiers ne sont pas des plus sûrs pour qu’elle m’accompagne. » Hoche la tête. Explication logique, Lysandra est loin d'être une débutante. Elle était une chasseresse acérée, jadis. Une traqueuse magnifique - et ils s'élançaient dans les bras de l'autre avec une furie sauvage, après.

L'envie de rester, de la serrer contre lui, les doigts contre son visage, comme avant, nez à nez en un salut presque animal comme ils le faisaient au retour de missions séparées, lorsqu'il l'accueillait d'un bouquet de fleurs, toujours les mêmes. Le besoin de s'en aller, de la punir davantage, de lui faire comprendre l'étendue de sa trahison. Le sorcier reste pourtant figé sur place, mains dans les poches du blouson de cuir, doigts ayant relâché leur prise autour de la baguette. Lentement, comme un prédateur potentiel montrant qu'il ne représente pas une menace, il présente ses doigts en un geste ostentatoire, tirant son vieux boîtier d'argent à cigarettes. Habitude culturellement ancrée - les gourous de la santé ne se sont pas aussi bien implantés en Russie qu'aux Etats-Unis. Gagner du temps, avec un air désintéressé, pour ne pas admettre que son coeur flambe dans sa poitrine. Douleur sourde, amour aveugle. Laisse s'étendre le silence - ils ne l'ont jamais craint (avant). « Mila m'héberge, dans le quartier irlandais ». Bribes d'information, et ce qu'elle sous-entend. Si tu veux m'éviter, tu sais comment. et son contraire - et si tu veux me trouver ... A-t-elle changé au point de mener une meute, la belle? Il tente de sonder son visage, retenue de l'esprit par respect de l'ancien serment marital, là où tous les autres ont été rompus. « et je vais peu au MACUSA, en réalité. Ils m'ont épargné une part de paperasse ». Encore heureux, il n'aurait jamais accepté de traverser, sinon. Ses yeux trouvent les siens, à nouveau, traits illuminés par l'allumette grattée sur le pont, éclats d'or qui dansent au creux de ses prunelles. « Tu pourras m'ignorer le reste du temps, красотка ». Délibéré, pourquoi faire - pour lui briser les morceaux qu'elle recolle, venir foutre en l'air son existence, par désir de vengeance, parce que leurs chasses le hantent, tout comme ses yeux, sa peau, ses rires - ses insultes alors qu'elle le repoussait, lames coupantes lui tailladant tout, jusqu'à l'âme. Pourtant, il reste une once de douceur en lui, alors que l'or de son regard affronte la faille du sien.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyMar 10 Déc 2019 - 0:07





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[19/12/2019] La réponse ne se fait pas attendre, à l’attaque à peine déguisée, le chasseur prend les armes, et il avait toujours été bon tireur. « Depuis que certains cas sont trop complexes pour le Nouveau monde » Elle sent la fierté patriotique de son ancien compagnon, elle sent l’amertume à peine déguisée, la haine à peine masquée et elle ne peut s’empêcher de l’opposer encore une fois, comme si tout était matière à le faire enrager. « La douce Rossiya a toujours la solution à tout, n’est-ce pas ? » Timbre plus sombre qu’elle ne le désirait, douleur toujours bien présente d’avoir été mise au ban de sa propre patrie. Le pays qui fut son foyer pendant plus de vingt-cinq ans, relégué au rang de douloureux fer-rouge qui l’avait marquée dans son esprit, dans sa peau, dans son corps, jusqu’au fond de ses entrailles où était mort-né cet enfant qu’elle aurait tant chéri. Qu’ils auraient tant chéri. Elle cherche à oublier, elle oublie le prénom qu’ils souhaitaient lui donner, elle oublie qu’ils avaient déjà imaginé son arrivée, elle oublie les soirées passées à lui parler alors qu’il ne pouvait pas encore les comprendre. Les premières fois où elle l’avait senti bouger dans son ventre, l’excitation de pouvoir partager cet instant avec son époux qui rentrerait de mission d’une minute à l’autre. Le bandeau déposé sur ses yeux et ses mains de chasseurs guidées jusqu’à son ventre, vide qui ne s’en détacherait plus jamais désormais. Le souvenir la berce autant qu’il la terrorise, elle voulait oublier tout ça en s’éloignant des plaines de la Volga et pourtant il était-là, balayant de quelques mots tous les efforts qu’elle avait faits pour sortir la tête de l’eau gelée du fleuve russe.

Après la raillerie qui ne lui arracha qu’un soupir agacé, l’évocation du souvenir commun, de cette compagne qu’il lui avait offert comme pour compenser l’absence parfois pesante des traques en solitaire. Souvenir fugace du manque, souvenir brulant des retrouvailles, elle frissonne doucement et pourtant, emmitouflée dans son blouson, elle ne souffre pas du froid. Il y a ce silence qui se pose sur le pont des centaures, instant de répit où ils s’observent en chien de faïence. Mais, de son ouïe sur-développée Lysandra ne peut que sentir les battements du coeur de cet amant d’une autre vie. Et ça la rend folle de se dire que son coeur ne bat plus pour elle, possessive capricieuse qui ne se complait que dans l’attention qu’il pouvait lui porter. Elle pensait avoir depuis longtemps fait le deuil de l’amour qu’elle avait pu lui porter : se mentant à elle même autant qu’elle mentait aux autres mais elle ne parvenait à se lasser de ses yeux qui scrutaient les siens.

« Mila m'héberge, dans le quartier irlandais » Elle aurait pu esquisser un sourire à l’évocation de la cadette du sorcier si seulement la bile ne lui montait pas à la gorge, angoisse latente de cette rencontre nocturne qui réveillait bien trop en elle. « Et je vais peu au MACUSA, en réalité. Ils m'ont épargné une part de paperasse » Pourquoi n’était-elle donc pas soulagée ? « Tu pourras m'ignorer le reste du temps, красотка » Elle laisse échapper ce qui aurait pu s’apparenter à un grognement, soupir mêlé à une plainte presque douloureuse. Elle serre les dents, regard noir lancé au Russe et visage finalement détourné du sien, se forçant d’ignorer la lueur de douceur qui s’était glissé dans ses yeux mordorés. Perdue dans la contemplation du fleuve qui s’étend sous leurs pieds pour ne pas sombrer à la colère elle s’appuie contre le garde-corps, yeux fermés pour en faire disparaitre les larmes. Elle veut lui hurler qu’elle serait bien incapable d’ignorer qu’il se trouvait dans la même ville qu’elle, que tout son corps la suppliait de se perdre, ne serait-ce qu’une dernière fois, dans ses bras et que son esprit la torturait à rejouer la partition de leur histoire sans cesse, encore et encore. Mais elle ne dit rien, elle ne veut pas lui faire ce plaisir. Elle transformait tout en combat : comme s’ils étaient désormais condamnés à se battre. Le chasseur et la bête. Elle finit par hausser les épaules, tension visible jusque dans sa nuque, port de tête qui se veut altier, elle fait la belle la princesse : déchue depuis bien longtemps, réduite au rang de renégat. Main qui prend, comme un réflexe, sa place sur le bas de son abdomen, cicatrice d’une double blessure, de l’arrachement du foetus, de la contamination par l’animal elle tourne légèrement la tête vers Nikolas, calme peinant à reprendre sa place sur ses traits : « Tu es de toute façon bien libre de tes mouvements. Nous n’avions pas définit l’Amérique comme étant de mon héritage lorsque nous avons partagé nos biens… » Elle se joue d’ironie, brandissant le souvenir de leur divorce comme un bouclier à ses émotions bien trop vives, comme parade à ses mains qui se rêvaient sur son visage. « Je suis juste surprise, je ne pensais pas que tu traverserai à nouveau le pacifique. » Je ne pensais pas que tu le ferais me sachant ici.

Le silence à nouveau, mais elle ne parvient pas à le supporter cette fois-ci. Mains agitées qui se perdent à nouveau dans ses poches, moue comme pressée d’entendre à nouveau sa voix, même si c’était pour lui infliger la brulure de la désillusion, tout sauf son départ, une nouvelle fois. « Je t’ai toujours dit que c’était mauvais pour toi. » Elle finit par lâcher, indiquant d’un geste sec de la tête la cigarette qu’il portait à nouveau à ses lèvres. Besoin de lui rappeler qu’elle existait jadis pour lui. Besoin de le garder auprès d’elle un peu plus. Oublier quelques secondes que tout a été détruit par la tempête.



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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyVen 13 Déc 2019 - 21:03





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[19/12/2019] Un temps de battement. L’espace qu’on ne peut calculer, entre deux palpitations de son myocarde sanguinolent. L’interstice dans lequel se perdent les mots qu’on ne sait jamais dire, dans lequel les émotions fendent le soi, charcuté. Il veut la serrer dans ses bras, la faire sienne et l’étouffer à la fois – pour l’humiliation, et pour ce germe qui a continué de pousser au creux de ses entrailles alors que le Russe croyait avoir arraché la dernière racine. Le torse écartelé par la mauvaise herbe qui refusait de le laisser vivre sa vie en paix, de lui permettre d’avancer. Enlisé comme un enfant hébété tentant de se tirer de sables mouvants en bougeant trop, en se débattant du mieux qu’il le peut – et il s’est débattu, comme un diable dans l’eau bénite, comme un con, parce qu’il l’a aimée, et son image refuse de quitter son esprit. Nikolas avait cru s’en être débarrassé – en sonnant lui-même le glas de la relation, en croyant mettre le dernier clou dans le cercueil dont Lysandra avait assemblé les planches. Froidement, il avait arraché chaque pousse menaçant de fendre ses résolutions, jeté tant de souvenirs avec la minutie d’un robot, comme s’il pouvait mesurer la durée, le poids de leur relation en clichés photographiques et en notes d’amoureux. Comme si la balance n’exploserait pas simplement en posant les yeux sur elle.

ses yeux.
noirs comme leurs péchés –
l’abysse
la nuit dense dans laquelle ils s’enlisaient, jadis.

Prononce le surnom fatidique avec une intention annoncée, avec un grain de tendresse égaré, même (parce que) il sait que ça lui fera aussi mal, à elle. Savoure la plainte, le grognement blessé de l’animal comme un chasseur achevant une proie – tentant d’oublier les places qu’ils occupent désormais dans la chaîne alimentaire. Destinée à être traquée si elle commet un écart, sa la belle. Affronte tranquillement les poignards lancés par ses prunelles, accepte la petite victoire pour ce qu’elle est, clope au bec comme il le faisait si souvent après une chasse réussie. Pourtant, la lycane se redresse, port fier, et ça lui arrache un sourire, à lui, parce qu’il la connait assez pour y voir un air, mais il y a toujours eu quelque chose dans cet orgueil, ce refus des autres, qui l’a séduit chez l’indomptable brune. Observe la main posée sur le ventre criminel – ses joues se creusent sous la tension, et il détourne le regard à son tour. La plaie, toujours béante, le couffin, si petit dans ses mains, vide à jamais alors qu’il avait rencontré son fils dont les paupières ne s’étaient jamais ouvertes. Les lèvres trop mauves, les pieds, minuscules, et Nikolas avait eu froid jusque dans son âme, comme si des doigts glacés s’y étaient logés et refusaient de lâcher prise, à présent. Figé. « Tu es de toute façon bien libre de tes mouvements. Nous n’avions pas définit l’Amérique comme étant de mon héritage lorsque nous avons partagé nos biens… » Le traqueur lui lance un regard de biais, froid. Sans répliquer. Nul besoin de lui rappeler ce qu’ils ont séparé, ce qu’il a perdu. On finit par se définir par ce qu’on possède, et pourtant, il ne l’a jamais possédée, elle – jamais entièrement. Trop rétive pour être mise en cage, mais il l’a acceptée ainsi, il l’a aimée ainsi, à s’en fendre l’âme sur les lames de son regard trop sombre.

« Je suis juste surprise, je ne pensais pas que tu traverserai à nouveau le pacifique. » Il porte sa cigarette à sa bouche, en tirant une bouffée, qu’il souffle sur le vent. Doucement, elle s’échappe, emportant avec elle ses secrets, ceux qu’il ne dira pas en mots, mais qu’il voit flotter dans les airs – je ne voulais plus voir ton visage. et pourtant. et maintenant que c’est fait, je ne parviendrai pas à m’en passer. L’aveu qu’il ne pouvait pas se faire – jamais. Elle les avait brisés. Il avait incendié les morceaux restants. « Moi non plus. C’est bien uniquement parce que la douce Rossiya a toujours la solution », ironise-t-il à son tour, écho – lorsque les répliques ne viennent pas instantanément, c’est qu’elles attendent simplement le bon moment. « Je t’ai toujours dit que c’était mauvais pour toi. » Le geste sec, et il s’en amuse, l’enfoiré, lâchant un petit rire ironique (et plus amer qu’il ne l’aurait voulu). « Beaucoup de choses étaient mauvaises pour moi ». et tu n’as pas semblé t’en soucier. Mauvais pour lui, qu’elle s’en aille, ce soir-là. Parviendrait-il un jour à surmonter ce goût de cendres? Chercherait-il ailleurs, pour une descendance? Nikolas savait représenter un bon parti. Son père le lui rappelait au moins une fois par mois (d’où ses visites éparses). Machinalement, il s’appuie sur la rambarde du pont, le dos tourné vers le fleuve. Les mots quittent ses lèvres avant qu’il n’y songe. Avant qu’il ne les retienne. (le souhaite-t-il réellement?) « Je suis vieux », fait-il simplement. Se souvient de ses moqueries au sujet de leur différence d’âge (usuelle, pour les mariages arrangés) avec un peu de nostalgie. « Sommes-nous capables de boire un coup? » Le veulent-ils? Le veut-elle? Please say yes no.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptySam 14 Déc 2019 - 22:11





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[19/12/2019] Les pensées portées des mois en arrière alors que, blessée, elle tentait de le repousser, lui qu’elle voulait tant rendre fier. Elle ne supportait pas qu’il la voit ainsi, affaiblie, monstrueuse, infertile. Et elle avait refusé ses mains tendues : il méritait mieux  qu’elle pensait. Elle le pensait toujours mais, ironie malsaine : elle lui en voulait de s’en être rendu lui-même compte.  « Beaucoup de choses étaient mauvaises pour moi » Le rire qu’il lâche sonne faux à ses oreilles, pointe d’amertume qu’il lui semble déceler et dont elle ne peut s’empêcher de se délecter : serait-il touché cette fois ? « Il me semble qu’il n’y ait que celle là que tu n’aies pas abandonnée. » Elle que tu portes à tes lèvres lorsque moi je ne peux plus y gouter. Comme un regret au fond de sa voix qu’elle refuse qu’il entende et qu’elle cache sous un simulacre de rancoeur, sous-entendu qu’elle ne prenait la peine de cacher, il savait lire en elle comme dans un livre ouvert bien qu’il ait semblé en douter lorsqu’il lui avait fait l’affront de s’immiscer dans son esprit. Elle croise les bras sous sa poitrine, sévérité qui ne lui allait guère, froideur qu’elle s’efforçait de conserver pour faire écho à la sienne : barrière physique érigée entre elle et lui lorsqu’elle était bien incapable de faire quoi que ce soit pour protéger ses pensées. « Je suis vieux » Souvenirs qui se glissent, qui se fraient un chemin dans son esprit, balayant tout de leur passage, ne se préoccupant de la douleur qu’ils généraient. Les rires, les taquineries de l’adolescente qu’elle était, la flamme qui dansait face au glacier mais qui jamais ne l’avait émoussé. Les blagues concernant son âge, l’écho à sa jeunesse. « Etre vieux n’a jamais tout excusé. » Elle lâche, cette fois sans aucune once d’humour.

« Sommes-nous capables de boire un coup ? » Non. Non, crie son coeur, crie son âme sentant déjà le poison des souvenirs se déverser dans ses entrailles pourries par le mal. Elle ne veut pas partager ce verre avec lui : du moins, elle ne le doit pas, c’est ce que sa raison lui hurle. Mais elle n’a jamais été de ceux qui suivent leur raison, elle a ce besoin d’embrasser les risques Lysandra : encore aujourd’hui bien que cette impulsivité lui ait tout couté il y a un peu plus d’une année. De plus, face à Nikolas, il y a l’orgueil qui la mord, ce besoin brulant de se pavaner devant le regard mordoré du chasseur, proie persuadée d’être assez maline pour lui échapper quoi qu’il en coute. Il y a ce besoin de le faire enrager, de le blesser encore plus, de lui prouver que si l’évocation du doux surnom qu’elle avait, dans cette autre vie qu’ils partageaient, l’avait surprise, elle ne reculait jamais : ni face à l’ennemi de jadis, bêtes sauvages qui avaient fini par la prendre en traite, ni face à lui aujourd’hui. « Nikolas Oulianov dans un bar entouré d’américains ? » Elle frise l’insolence Lysandra, trop facilement happée par les jeux de leur vie passée, souvenirs enterrés en même temps que le linceul entourant ce petit corps qui aurait dû les remplir de bonheur. Elle joue Lysandra, flamme insaisissable, fougue et provocation, un rire s’échappe de ses lèvres alors qu’elle reprend : « La vieillesse t’aurait-elle adouci ? » Elle se moque mais ses yeux ne sourient pas. C’est parce qu’elle n’y croit pas un mot : le russe n’a jamais été de ceux qui ont pitié, il a toujours été droit et dur, et elle aimait sa constance, elle aimait qu’il soit l’esprit là où elle laissait de côté les préoccupations théoriques. Couple assorti à la ville comme dans l’intimité : aujourd’hui ils semblaient tout aussi enclins à s’opposer qu’à se compléter.

Un oeil jeté à la lune, comme un réflexe maintenant, lumière énigmatique qui était responsable de tous ses maux lui autorisant ou non la facétie d’une nuit passée en ville. Dernier quartier qui éclairait le ciel de ce froid soir de décembre dans une pâle froideur : elle sent la faiblesse de la pleine lune récente mais elle reporte son attention sur le sorcier, regard acéré qui s’accroche aux traits de son visage tandis qu’elle répond enfin, petite moue aux lèvres : « Quel monstre serais-je de te refuser un verre le soir de ton anniversaire. » Comme s’ils étaient à ça prêt dans les attaques orchestrées l’un contre l’autre. Comme si le monstre ne vivait pas à l’intérieur d’elle malgré les manières qu’elle se donnait. Elle évoque la date, comme si elle avait pu oublier, comme si elle avait pu l’oublier lui. « J’imagine que tu n’as pas passé tes premiers jours à Castel Blacknest à écumer les pubs ? » Sur ce point-là, elle pourrait au moins avoir l’avantage de la connaissance. L’Amérique était son territoire désormais, et même si Nikolas venait, ravageant ses vains efforts de repartir à zéro comme il soufflait la fumée de sa cigarette, sans effort, elle avait tout de même la possibilité de le dépasser sur ça. « Tu ne retrouveras peut être pas la vodka russe mais leur bourbon est plutôt agréable. » Malgré le commun des paroles il y avait cette tendance à se souvenir de leurs soirées d’hiver : vapeurs d’alcool qui embuaient leurs sens, étreintes brulantes et nuits passées enlacés, impression d’être invincible à ses côtés qui ne rendait que plus compliqué le retour à la réalité aujourd’hui, maintenant que le charme était rompu.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyLun 23 Déc 2019 - 16:24





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[19/12/2019] Leurs fondations avaient-elles toujours été de sable, ou s’étaient-elles effritées lentement au rythme du temps, des blessures que le destin avait attachées à leurs pas? Il aurait tout donné pour un retourneur de temps, jadis – y songe une fois de plus alors que les poignards de son regard le dépècent, mais il rend le change, l’impertinent. « Beaucoup de choses étaient mauvaises pour moi ». Rire amer, plus qu’il ne l’aurait dû, mais sa rancœur à elle y répond si bien. « Il me semble qu’il n’y ait que celle là que tu n’aies pas abandonnée. » Elle était moins cruelle que les autres. Moins que toi, красотка. Qu’est-ce que tu lui as fait mal, et il t’a abandonnée comme un animal blessé rongerait sa propre patte pour se tirer d’un piège à loups cons. Retenue surprenante chez lui, qui ne rend pas les coups, mais qui invite, plutôt – impensable? (stupide) « Je suis vieux », lâche-t-il avec un brin d’humour, une petite parcelle de mélancolie pour les moqueries du passé. Elle rend les coups même lorsqu’il n’en lance pas, pourtant. « Être vieux n’a jamais tout excusé ». Le regard sévère, un pli dur traverse son visage. « Être impulsive non plus », réplique-t-il. N’est-ce pas ce qui les a toujours séparés? Là où l’impulsivité de l’une et la retenue froide de l’autre se complémentaient jadis, ne seraient-elles pas à présent la source de leur perte? (Ne sont-ils pas déjà perdus?)

peut-être est-ce l’air du Nouveau monde,
comme un cocon agaçant – rappelant avec constance l’univers des possibles
parmi les portes à ouvrir, celle-là (celle qui fait peur)
il l’enfonce malgré tout.
« sommes-nous capables de boire un coup ? »
dis oui non oui non oui non.

Nul besoin de faire usage de ses capacités pour constater le combat intérieur de la jeune femme – et il connaît assez son attitude face aux risques pour choisir de la provoquer. « Nikolas Oulianov dans un bar entouré d’américains ? La vieillesse t’aurait-elle adouci ? » Il rit. Un rire à la couleur insaisissable - toutes les nuances de ce qu'ils ne savent pas se dire, tout en se comprenant (ou n'est-ce que la mélancolie des jours passés qui lui donne l'impression qu'ils se saisissent toujours?) La saisir. Si seulement. L'attirer à lui, une main fermement empoignée dans ses cheveux et la maintenir en place. À lui. Mais c'était trop tard - il avait coupé les ponts et juré de ne pas revenir en arrière. Pourquoi, alors, rester ainsi? Comme un pantin qui se balançait au bout de ses fils (pour se pendre sous son regard acéré). « Le meilleur endroit pour être entouré d’aмерикос », lâche-t-il, le terme dérogatoire lancé sans arrière pensée : le chasseur l'a utilisé souvent. (mais c'était avant)

« Quel monstre serais-je de te refuser un verre le soir de ton anniversaire. J’imagine que tu n’as pas passé tes premiers jours à Castel Blacknest à écumer les pubs ? » La moue, qu'il reconnaîtrait entre mille, et la sienne lui répond - il trouve au fond des prunelles trop sombres de la belle une source de son propre humour sardonique, et un sourire carnassier étire ses lèvres en guise de réponse, avant d'y joindre sa voix aux accents slaves roucoulants. « Tu connais Mila. Elle a insisté pour me faire visiter la ville comme si je n'y avais pas passé quatre ans », admet-il, levant les yeux au ciel avec un petit sourire en coin (c'est qu'il l'aime, son emmerdeuse de soeur). Ignore l'évocation de son anniversaire - ils avaient été mariés. Comment aurait-elle pu l'oublier, la date? Lui n'avait certainement pas oublié la sienne. Avait fini sous la table d'un bar quelconque, ce soir-là, assurant, écume aux lèvres et le regard mauvais, qu'il savait très bien ce qu'il faisait et qu'il allait très bien. « mais pas de pubs, ou si peu ». Lysandra avait si souvent eu raison lorsqu'il s'agissait de son ex époux. « Tu ne retrouveras peut être pas la vodka russe mais leur bourbon est plutôt agréable. » Il hoche la tête, ouvrant un bras pour faire signe à la jeune femme d'ouvrir la piste. Impression de déjà vu - elle avait toujours ouvert leurs traques, tête brûlée qui filait sans retenue alors que son époux et partenaire calculateur préférait garder un pas de retrait pour mieux observer (et attaquer). « Je suis à ta merci ». Ouvre l'autre bras en signe d'honnêteté, comme s'il cherche  à montrer qu'il est désarmé. Emboîte le pas de la Russe comme il l'a fait si souvent, habitude de veiller sur ses arrières à elle, sa crinière de noirceur comme guide, mais il la rattrape - l'heure n'est plus (?) à la mélancolie et aux souvenirs. Il ne sait même plus où commencer - ni s'il souhaite ouvrir cette boîte de Pandore. Pour l'heure, il veut émousser la lame de ses sens qui lui hurlent de l'attirer à lui, sous le regard de pierre des bâtiments et le chant de la rivière sous leurs pieds.

*aмерикос – terme dérogatoire pour désigner les Américains.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyMar 31 Déc 2019 - 0:02





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[19/12/2019] L’esprit de la louve ne cessait de lui jouer des tours, la plaçant sans cesse dans le rôle de la proie, puis de la chasseuse, inversant les rôles, lui donnant des intentions qu’il n’avait pas, ou peut-être avait-elle raison de se méfier. Pensées encore formatées malgré elle aux traques du passé, formatées aux méthodes jadis usées avec une précision chirurgicale, pratiques de la chasse ajustées après chaque traque durant ces les soirées passées avec lui à étudier leurs points faibles, et surtout les points faibles de leurs proies. Ils avaient chassé ensemble si souvent qu’elle pensait connaitre sur le bout des doigts jusqu’au moindre de ses gestes en chasse mais, elle avait oublié qu’elle n’avait jamais eu le rôle de l’ennemi. Elle était seule et cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas chassé : difficile de se glisser dans les pas de la traqueuse, compagne d’une autre vie sauvagement tuée par les loups.

Elle tente de faire abstraction, de faire taire les réflexes de cette autre vie, de ne pas le voir comme une cible à abattre, de ne pas considérer cette rencontre comme un combat et pourtant il y a cette part d’elle qui a soif de sang, bête assoiffée de pouvoir qui ne pouvait plier échine face à lui. « Tu connais Mila. Elle a insisté pour me faire visiter la ville comme si je n'y avais pas passé quatre ans, mais pas de pubs, ou si peu » Elle hausse doucement les épaules la sorcière. Oui, elle connaissait Mila, et oui elle avait perdu le droit de la considérer comme une soeur en même temps que les papiers du divorce avaient été signés. Elle avait l’habitude d’être plus à l’aise Lysandra, se crispant dans des préoccupations sociales qui lui brisaient les ailes. « Ça m’étonne grandement de ta soeur. » Elle ne parvient pas à feindre plus : elle avait toujours été bien trop entière la russe, bien trop flamboyante pour se plier aux convenances mondaines. Sauf quand il s’agissait de lui, elle s’assagissait pour l’éclat mordoré de ses pupilles, pour que sa mâchoire se desserre un peu pendant les bals, pendant que ses parents la jugeaient de toute part, comme étudiant une de leurs acquisitions. Il était loin le temps où elle faisait des révérences face à la belle société russe. C’était son terrain aujourd’hui, l’Amérique et elle avait l’avantage de pouvoir le mener où elle souhaitait, à défaut de l’emprisonner dans ses filets. « Je suis à ta merci » « Si seulement. » Elle ne cherche même pas à faire taire ce qu’elle laisse échapper tout haut : malicieuse Lysandra qui s’était amusée si souvent d’obtenir les faveurs de son amant à chaque fois qu’elle émoussait un peu trop sa volonté aujourd’hui un peu trop sombre, amère.

Dans la nuit de l’hiver, le couple, l’ex-couple, avance silencieusement, dans un premier temps, la russe n’avait pas remarqué qu’il avait commencé le trajet quelques pas derrière elle, comme perdue dans les souvenirs où ils assurait ses arrières. Mais bien vite, son regard dans sa nuque l’avait rendue mal à l’aise, sens en éveils, danger qui semblait imminent. Elle avait ralenti le pas, et retour au présent, ils avaient fini le trajet côte à côte.

Pas un regard

Pas un geste,
Ni une main qui se frôle,
Ni la glace d’une claque
Pourtant sa joue brule,
De sentir une fois de plus la douceur de la sienne.

Froid de décembre qui laisse place à la chaleur moite du pub, bar de quartier qui ne payait pas de mine mais qui avait accueilli la sorcière lors de soirées bien plus difficiles que celles ci. « Bonsoir Fred ! » S’exclame la russe de son accent un peu trop sec bien que coloré par la chaleur des Amériques à l’attention du barman, vieux sorcier grisonnant qui connaissait sa cave autant que les habitants de la ville. « Hey Izy ! T’es accompagnée ce soir ? » Elle acquiesce silencieusement , gorge qui se serre un peu à l’idée des soirées qu’ils avaient passées ensemble dans le passé, en indiquant Nikolas d’un geste de tête : « Le meilleur endroit pour être entouré d’aмерикос, n’est-ce pas ? » Murmure à l’attention du chasseur, la reprise est cinglante. Pas besoin d’aller loin dans les souvenirs pour se rappeler qu’il n’a jamais aimé cette part d’elle, ou bien l’a-t’il trop aimée pour se résigner à les accepter, les américains avec leur impulsivité et leurs familiarités, les américains avec leur chaleur qui était venue se heurter à la glace moscovite. « Comme d’habitude pour moi, et pour Monsieur ? » Elle l’interroge d’un regard, prunelles sombres qui tentent d’accrocher les siennes dont l’éclat mordoré s’était fait distant, comme une tentative de se frayer un nouveau passage là où il l’avait répudiée quelques mois auparavant. « Bourbon, single cask, sans glace ? » Comme le besoin d’avoir raison : de le connaitre encore un peu plus. Manteau abandonné sur la banquette, jambes élancées délassées sur une chaise dans une pose presque lascive, elle observe entre ses cils, yeux mi-clos durant quelques instants, le russe qui s’était assis en face d’elle. Il y a cette distance, cette foutue table qu’elle aurait pu renverser pour se glisser sur ses genoux, pour se glisser tout contre son cou : l’embrasser ou l’étrangler ? Lui faire subir toute la tristesse qui gangrenait encore ses nuits, sombres et froides alors qu’elle était seule dans son lit. Il était loin. Bien plus loin que cette foutue table. Alors, elle restait appuyée contre le dossier, main fourrées entre ses cuisses un peu trop dénudées pour la saison, le dévorant des yeux autant qu’elle lui souhaitait de bruler en enfer : t’es à ma merci mais c’est moi qui veux rendre les armes дорогой, bon sang, c’était moi la guerrière, avant.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptySam 11 Jan 2020 - 18:50





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[19/12/2019] Il lui semble voir, en filigrane, trois vies. Papier de soie collé à la fenêtre, comme un dessin d’enfant, une aventure, une énigme, où on chercherait à trouver la vérité entre deux rayons de soleil et une multitude de traits. Les lignes qui se croisent, se touchent à peine, celles qui se suivent quelque temps, celles qui s’écartent. Lignes brisées. Parallèles : dans la même direction, mais qui ne se rejoignent pas. Refuse d’y voir trop de similitudes. Son ancienne existence, ici – pleine de promesses, mais aussi de refus : des autres, de ses parents, des germes de bonheur qu’il aurait pu trouver en Amérique. Sa nouvelle vie, à elle – remplie de l’espoir du renouveau, imagine le chasseur, sachant trop bien qu’il vient brouiller les traits, les force à se joindre alors même que la soie se déchire sous l’attention trop grande du soleil. Mais elle n’est pas fille de l’astre, la rétive – répond désormais à la lune. La pensée durcit ses traits alors qu’il la laisse prendre les commandes de leur trajet, tentant de ne pas se laisser aller aux souvenirs d’autres nuit passées à arpenter les rues, à la recherche d’une trace annonçant une furieuse traque – une chasse sauvage.

ils marchent ensemble – mais séparés
amants qui ne se touchent plus
époux sans s’aimer
et les lignes qui ne se rejoignent pas
âmes sœurs parallèles.

Poussant la porte, il la laisse d’abord entrer, ne perdant pas ses réflexes (calculés?). La chaleur du pub l’assaille, au contraire de celle de Lysandra, dirigée vers un autre. Nikolas se contente de regarder le barman grisonnant d’un air neutre – ici, de la froideur, chez lui, une neutralité bienséante. Les effusions ne l’ont jamais intéressé, malgré le boucan humain qui lui sert de sœur, et ce n’est certainement pas ici qu’il va commencer. Bruyante Amérique. Lève les yeux au ciel en entendant le murmure provocateur de celle qu’il a aimée, se contente de lui adresser un regard en coin, impassible. « Comme d’habitude pour moi, et pour Monsieur ? » Les iris qui s’accrochent et s’égratignent au passage, mais il refuse d’affirmer le contact, l’orgueilleux, alors même que leur venue dépendait de son initiative. Incertain de ce qui lui a pris, le Russe en vient presque à le regretter. Aurait dû rebrousser chemin dès qu’il l’a vue. Pourtant, quelque part, il en avait eu envie – et il a un travail à faire, peu importe à quel point la voir le fait souffrir et l’enchante à la fois. « Bourbon, single cask, sans glace ? » Croisant le regard du barman, Nikolas hoche la tête, économe – tous ses gestes le sont. Grand fauve au faîte de sa gloire avant que le malheur ne lui arrache ses griffes et le laisse malmené, revenu en Amérique reconquérir ses lettres de noblesse avant d’avoir droit à la rédemption.

L’impression d’être nargué, alors même que le traqueur sait mieux que quiconque que Lysandra a toujours été ainsi. Devine ses jambes sous la table. Pourrait lui frôler les genoux, plaider l’accident, la proximité forcée par l’étroitesse de leurs quartiers. Glisser une main sur la banquette pour rejoindre sa cuisse dénudée, l’air impassible, le visage incarnant son éternel masque de froideur contrôlée sur lequel les émotions n’éclosent que par bonne volonté – en son absence. Lorsqu’elle est là, elle fout tout en l’air, la tempête. Ses masques, son contrôle – même si elle lui a si souvent reproché son apparent manque d’humanité. Si seulement Lysandra avait pu réaliser à quel point sa présence l’humanisait, à l’époque. Désormais, elle rend le chasseur plus sanguin qu’il ne l’aurait prévu, souhaité. Recevant son verre, le Russe adresse un bref « merci » au barman, glissant quelques pièces sur la table à son attention. Hoche négativement la tête lorsque l’employé fait mine de lui rendre sa monnaie. Réalisant qu’il a gardé son blouson en cuir, le traqueur le retire, posant ses coudes sur la table, un poing sur lequel s’appuie son visage, l’autre venant enserrer son verre. « À ma vieillesse », prononça-t-il, un sourire en coin touchant ses lèvres mais pas son regard, venant toucher le verre de la jeune femme. Bruit léger – celui de sa respiration saccadée alors même que leurs chevilles se frôlent, réellement par accident, malgré les arrière-pensées entretenues plus tôt. Se dépêche d'avaler une gorgée pour se redonner contenance, ferme les yeux de satisfaction, laissant aller vers le plafond sa tête couronnée de sa chevelure indisciplinée. Pour tous leurs défauts, les Américains savent produire d’excellents bourbons. « Je me plie à ton bon goût », concède-t-il, gracieux, en ouvrant les paupières à nouveau, ses prunelles dorées trouvant immédiatement celles de la jeune femme. Pensif, il garde son verre à la hauteur de ses lèvres, comme un bouclier imprévu. En tapote légèrement la surface d’un doigt avant de la regarder à nouveau. « Serais-tu partie si je t’avais prévenue? » Aurais-tu fui ou rassemblé tes armes?

Lignes parallèles.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyDim 19 Jan 2020 - 4:10





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[19/12/2019] Paysage connu, habitudes qui lui avaient permis de garder pieds. La nouveauté, la chaleur des Amériques, elle n’avait pas embrassé immédiatement les spécificités du nouveau monde. Elle avait haïs les américains et leurs gesticulations, leurs bruits, leurs cris, leur tendance à tout faire trop vite, trop fort. Et finalement, elle avait appris à les aimer, avec leurs défauts. Nikolas n’avait pas encore passé ce cap, elle sentait la tension qui l’habitait, elle lisait sa crispation jusque dans sa nuque et les gestes calculés qu’il offrait au barman. La retenue russe, la froideur des plaines de la Volga : cela aurait pu lui arracher un sourire si seulement l’idée de partager ce verre ne lui semblait pas si incongrue. Leur fierté les mènera certainement à leur perte. Installés à une table un peu à l’écart, ils se jaugent, chasseur et proie qui cherchaient à s’apprivoiser.

La commande arrive, deux verres presque identiques, ils n’étaient pas si différents sur certaines choses. « A ma vieillesse. » Echo à ses paroles, écho à ses gestes, astres à la trajectoire parallèle qui s’étaient pourtant tant heurtés : « К твоей вечности, Nikolas *» Jusqu’à ce que la mort vous sépare. Tintement du verre avec le sien, ombre qui traverse un instant les yeux sombres avant que le sourire ne se glisse sur ses lèvres. Prétendre. Toujours. Mais c’était douloureux. Parce qu’ils s’étaient promis l’éternité, l’éternité à deux. Et aujourd’hui, être face à lui, partager ce verre et cette conversation tout en faisant comme si de rien n’était. Comme s’ils n’avait pas partagé bien plus. Comme s’ils n’avaient pas été proches, comme s’ils n’avaient pas partagé leur intimité durant des années. Comme si, aujourd’hui, le simple frôlement de leurs chevilles sous la table ne faisait pas manquer un battement à l’un comme à l’autre. Aisé pour elle de remarquer son léger sursaut, aisé pour elle de comprendre que la dernière gorgée, un peu plus longue, était usée pour retrouver son calme. Elle était devenue encore plus observatrice Lysandra, sens aiguisés lui permettant de déceler ce qui restait invisible pour un oeil seulement humain.
« Je me plie à ton bon goût. » Sourire qui se glisse sur les lèvres de la sorcière, interlude de douceur alors que la tempête grondait à leurs portes. Ils parvenaient à se fendre d’amabilité mais tout était bien trop fort lorsqu’il s’agissait d’eux : le bien ou le mal, la paix ou la guerre, même la plus simple des paroles résonnait avec bien trop d’intensité. « Au moins quelque chose que je n’ai pas perdu. » Comme si cette goutte d’eau dans l’océan de larmes qu’avait généré leur divorce pouvait faire une différence. Comme si avoir raison compensait les torts.

« Serais-tu partie si je t’avais prévenue ? » La fierté qui enhardi ses paroles, cage thoracique gonflée par l’égo, elle refusait d’admettre ce que sa raison lui criait : de le fuir, de ne pas jouer ce jeu dangereux, de ne pas boire ce whisky face à lui, dans ce bar, ce soir-là à la date si particulière.  « Je n’ai jamais été lâche Nikolas. » Prénom utilisé comme une arme cette fois, accent sec de la Russie qui attrapait ses cordes vocales tandis qu’elle se redressait brutalement pour se trouver à sa hauteur. Penchée sur la table, regard braqué sur les pupilles mordorées de son ex-mari elle siffle, menaçante, : « Je ne fuis pas. » Et elle pensait qu’il la connaissait assez pour le savoir. Que jamais elle n’avait plié l’échine, que jamais elle n’avait fait demi-tour : c’était ce qui la rendait redoutable, elle ne reculait jamais. « Pas devant toi, ni devant quiconque. » Visages un peu trop proches, il y a son haleine légèrement alcoolisée qui vient frapper ses narines, il y a son parfum, toujours le même, qu’elle parvient à déceler malgré les interférences. Parfum qui emplit ses narines et qui la berce dans des souvenirs de cette autre vie. Et tandis qu’elle revient au présent il y a son regard qui se pose un peu trop sur les traits du russe, un peu trop longtemps pour qu’elle ne souhaite pas plus. Éclat de voix dans le bar, elle parvient à se détacher de son regard, quelques instants de répit durant lesquels elle reprend sa place. Décontraction avancée comme une bouclier, verre porté à ses lèvres comme pour faire oublier son coup d’éclat. « Je ne serais pas partie. » Calme retrouvé, cessé le feu temporaire, elle ne pouvait se permettre de perdre le contrôle. Parce qu’elle ne veut pas donner raison à l’animal. Pas face à lui : plus jamais.

Etoiles contraires
Guerre perpétuelle
Et elle se perd
Dans l’éclat doré de ses armes
Regards lancés comme des grenades
Explosion des coeurs qui ne savent plus s’aimer.

« As-tu hésité à venir sachant que j’étais-là ? » Comme le retour de la question, elle fait taire la bête, elle fait taire le feu : elle veut lui prouver qu’elle est meilleure, meilleure que la femme qu’il a quitté, meilleure que la femme qui a abandonné leur mariage.

* A ton éternité Nikolas

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptySam 1 Fév 2020 - 21:09





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[19/12/2019] La réplique arrachée pour dissimuler le trouble du contact, si banal puisse-t-il paraître d’un œil extérieur. Mais lui, il y voit le contact des chairs qui se sont éloignées après les cœurs et les âmes. Ressent un tressaillement d’envie, malgré tout. Réprimé comme toute émotion déplacée, d’un trait cruel. « Je me plie à ton bon goût », fait-il simplement, affable. « Au moins quelque chose que je n’ai pas perdu ». Quelque part, il a envie de lui demander où elle l’exerce, son bon goût – savoir si d’autres mains l’ont caressée, sous le soleil de l’Amérique. Il fait moins froid, ici – la brise glaciale de la Volga si loin qu’on en oublierait presque les menaces passées. Le chasseur y voit le charme, ne le nie pas : voit la possibilité de s’inventer une destinée nouvelle, mais sa nature exigeante et rigide y perçoit également la lâcheté inhérente. Recommencer, c’est fuir – et on ne fuit pas, même vers l’avant.

Alors il pousse, l’impertinent, le verre épousant la courbe de ses lèvres. « Serais-tu partie si je t’avais prévenue? » Et ses prunelles molotov qui n’attendent que de le frapper, prendre son myocarde en tenaille pour mieux le faire exploser. Se savoir imbécile, mais pousser quand même – parce qu’il est le plus raisonnable des deux, a-t-il toujours martelé, parce qu’il y a une liberté dans son caractère déchaîné et indomptable, à elle. Un univers de possibles qu’on lui a toujours refusé, même lorsque l’aîné des Oulianov l’a saisi lui-même. « Je n’ai jamais été lâche Nikolas ». La réponse qui fuse, mais le prénom le transperce davantage qu’il ne veut l’avouer – preuve de faiblesse, mais ses lèvres se pincent en un pli dur. Non, elle n’a jamais été lâche – mais sa hardiesse est sa plus grande inconscience, et leur a tout coûté. « Je ne fuis pas. Pas devant toi, ni devant quiconque ».

leurs souffles emmêlés
les cœurs qui ne se cherchent plus
égarés.

Il le voit, son regard. L’attente. La langueur. La connaît trop bien pour ignorer les signes avant-coureurs, mais il se ferme, le traqueur, obstinément, lorsque leurs prunelles se détachent. « Ta plus belle qualité, jadis », souffle-t-il, la saluant avec une ironie appuyée. Il y a un rire amer dans sa voix, que le slave ne cherche pas à cacher – quelque part, il veut qu’elle l’entende, qu’elle en souffre encore un peu, même s’il aimerait la prendre dans ses bras et la laisser nicher son nez dans le creux de son cou, comme elle le faisait jadis. Ses iris d’or accusent. et ton pire crime. Voit presque la bête tapie, au-delà du voile sombre de son regard, qui le nargue – la guette en retour. Vas-y. Montre le monstre en toi. Fais-moi peur. La craint plus que tout au monde. Fais-moi mal. Je te lacèrerai, красотка. Les bêtes, il les abat mieux que quiconque. Veut croire qu’il n’hésitera pas, si elle mène la meute qu’on l’a envoyé mater. Tente de se convaincre que sous sa forme lycane, il ne reconnaîtrait pas l’humaine en dessous, qu’il n’y verrait que les monstres qui lui ont arraché sa sœur. Ilya. Qui courait sous les étoiles en voulant les rejoindre, convaincue que si elle accélérait assez, la gamine parviendrait à la ligne d’horizon sans qu’elle ne s’éloigne. La pensée le traverse d’un éclat agressif, mais il ferme les yeux. Observe la rage, la laisse passer. L’accepte. Ne pas perde le contrôle devant Lysandra. Mille raisons, de la laisser demeurer l’élément perturbateur, le chaos – pour se sentir maître de la situation, alors même que tout s’est brisé sous ses pas.

Les âmes entrechoquées, la troisième venue se ficher entre leurs cœurs jadis au diapason – dissonants, à présent. « As-tu hésité à venir sachant que j’étais-là ? » Impossibilité de révéler d’entrée de jeu que si elle n’avait pas été là, il n’aurait pas eu à venir. La traque n’est efficace que lorsque le chasseur en sait plus que sa proie, et même si le secret lui pèse (un peu) l’âme, Nikolas ne laisse rien paraître, impassible. « Je n’ai jamais hésité face à une mission », claque sa voix avec froideur. Aucun monstre ne m’a fait reculer. Et celui qui se tapit en elle, à la lisière de ses prunelles, n’aura jamais la satisfaction de le voir reculer. S’il le pouvait, il la tailladerait à mains nues, la bête qui s’était emparée de l’amour de sa d’une autre vie. Ses doigts font légèrement valser le liquide ambré au fond de son verre avant que ses prunelles ne s’attardent sur le visage de la rétive. C’est qu’elle est belle, Lysandra. Il l’a toujours eue dans la peau – pour leur plus grand malheur, n’est-ce pas? Si seulement leur mariage avait pu être celui de deux sangs purs contractuels et partenaires, certes, mais pas amoureux. La balade des cœurs brisés. « Seras-tu heureuse, ici? » La demande, qui ose. Parce que c’est mon anniversaire, plaide son regard doré. « Lorsque je serai parti, et que toute trace de ton passé sera loin de toi? » Te trouveras-tu un amant, красотка? Quelqu’un pour caresser ta chevelure en fin de soirée, alors que tes lèvres sont tachées du vin partagé? Quelqu’un pour te prendre comme je t’ai prise? Quelqu’un qui saura réparer les assiettes que tu fais voler? L’as-tu oublié si rapidement, красотка?

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptyLun 10 Fév 2020 - 5:17





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[19/12/2019] Elle avait retourné la question : dans une tentative vaine de conserver le contrôle sur la conversation. Dans une tentative vaine de ne pas craquer face à lui. Elle faisait taire le grondement de ses émotions, elle voulait être forte, elle voulait lui prouver, du moins, le croyait-elle, qu’elle était capable sans lui. Mais son coeur se languissait des gestes tendres, des paroles réconfortantes, elle avait oublié qu’elle l’avait aimé et maintenant qu’il était là : elle repensait à ce mariage qu’elle avait perdu, qu’elle avait détruit, qu’ils avaient détruit. « Je n’ai jamais hésité face à une mission » Il est froid, et elle sent la haine jusqu’au fond de ses entrailles, la haine qu’il ressent pour elle, pour ceux qui comme elles sont habités par autre chose. Ceux qui lui ont arraché sa petite princesse, ils n’en parlaient pas, jamais, mais elle savait.  « Evidemment, » Elle compense sa froideur avec une douceur étrange, un peu amère, léger sourire qui se glisse sur ses lèvres tandis qu’elle reprend : « tu n’as pas changé. »  Pour ça du moins. Parce qu’en dehors de cette vision immortelle de sa conscience professionnelle, il n’était plus rien du mari qu’elle avait chéri, qui l’avait chérie. Elle y avait toujours eu cette lueur au fond de son regard mordoré, cette lueur à laquelle elle s’accrochait à chaque traque, à chaque pleine lune où ils chassaient ensemble : il était là pour elle, il avait ses arrières, il ne laisserait jamais rien lui arriver. Mais c’était arrivé. Et la lueur avait disparue en même temps que les crocs acérés de la bête s’étaient enfoncés dans le flanc de la russe, en même temps que la bête s’était invitée sous son masque humain. Elle était l’ennemi : et Merlin savait qu’elle comprenait. Mais Merlin savait aussi à quel point elle avait haïs l’idée qu’à partir de l’instant où elle avait été maudite par le sang infecté du lycan, il ne l’aimerait plus jamais. Elle avait tenté de se persuader qu’il n’y aurait jamais eu de solution, qu’ils ne s’en seraient jamais sortis : elle avait préféré le rejeter, de peur d’être rejetée et maintenant, mari et femme devenus inconnus ne savaient plus s’apprivoiser, n’essayaient même plus.

« Seras-tu heureuse, ici ? » Il demande finalement après l’avoir fixée pendant quelques secondes. « Lorsque je serai parti, et que toute trace de ton passé sera loin de toi ? » Elle serre les dents sans y paraître, il ne se rend pas compte, si seulement il se rendait compte. « Mon passé ne me quitte jamais дорогой. » Elle hausse doucement les épaules, l’impression que pour une fois, elle passe au delà de la rancune et de ce jeu malsain qui les pousse à se blesser, à faire couler le sang de leur coeur endolori. « Tu n’es que la plus visible de mes blessures. » L’animal qui grandit en elle et prend le contrôle à chaque pleine lune, personne ne le voyait et pourtant. L’enfant qui n’est jamais nait, ce vide béant dans son ventre qui n’accueillera plus jamais la vie, personne ne le voyait, et pourtant. La depression qui l’enfermait au fond d’elle-même même dans les bons jours, personne ne la voyait, et pourtant. Mais il était là et son regard froid, ses gestes distants, cette mascarade de banalités lui semblait plus douloureux en cet instant que tout le reste réuni. « J’aimerais, être heureuse. » Elle lâche finalement en finissant son verre d’un trait, aveux qui lui nécessitait un peu d’aide, du courage liquide pour oser le regarder dans les yeux tandis qu’elle continuait : « J’aimerais arriver à être heureuse ici, une fois que mon passé sera loin de moi. » Elle ne cherche même pas à le blesser, elle n’use pas de sa réponse pour distiller sa haine, elle est étonnamment calme Lysandra : elle lui offre un peu de vérité, l’honnêteté comme cadeau en souvenir de ces années de mariage heureuses. « Mais cela ne se résumera pas à ton retour en Russie, malheureusement. » Les draps froissés dans des étreintes éphémères n’y faisaient rien, il y avait toujours les cris lorsque tout était noir, il y avait toujours ces jours où ne serait-ce que sortir de son lit lui paraissait la plus grande des épreuves. Ces jours où elle rêvait seulement de se laisser couler au fond de la baignoire et de ne plus jamais se redresser. Il y avait toujours la bête, il y avait toujours le deuil de l’enfant à naitre, le vide de son âme, le vide de son corps. Si elle emplissait son lit pour panser les blessures, si elle s’offrait à des hommes pour oublier la solitude, cela ne changeait rien car une fois qu’ils s’endormaient dans son lit, elle restait seule avec ses démons, avec le fantôme de sa vie passée et l’animal de son présent.

« Voudras-tu un autre verre ? » Regard lancé sur son propre verre, vide, elle relève les yeux vers le russe, plainte à peine déguisée sous un demi sourire qui aurait pu être mutin si la question suivante n’était pas aussi pleine de sens : « Ou bien souhaites-tu t’éloigner de l’animal ? » Elle lui offrait un nouvel échappatoire, parce qu’elle savait que l’alcool lui rendrait plus difficile l’idée de se trouver loin de lui, et elle voulait qu’il soit l’esprit de leur duo, comme il l’avait toujours été. Lui éviter la douleur du refus, lui éviter la douleur du retour à la réalité, terminer avec ces politesses. Elle voulait qu’il refuse, mais Merlin ne sait même pas à quel point elle voulait qu’il reste.

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Message# Sujet: Re: (затмение) searching for a trail to follow.(затмение) searching for a trail to follow. EmptySam 15 Fév 2020 - 16:58





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[19/12/2019] Combien de fois faudrait-il s’entredéchirer avec des mots si simples, pour voir ce qu’il y a en dessous? Des cœurs sanguinolents, mais le sien murmure-t-il toujours une mélodie qu’il saurait siffler par cœur, ou se contente-t-il désormais des notes dissonantes d’autres? Trop fier pour admettre l’ironie de ce qui se trame dans sa tête, Nikolas refuse de percevoir les contradictions dans les sensations lui prenant la poitrine – l’envie d’elle, de ses lèvres pleines, lacée au dégoût de ce que sa belle bête est devenue. La savoir sienne, toujours, mais avec le refus obstiné de poser à nouveau les mains sur sa peau, désormais marquée au fer par les monstres dont elle a rejoint les rangs. Se refuser à elle, tout en se sachant condamné d’avance – en cela, il est lucide, le traqueur : son myocarde s’est refusé à palpiter pour qui que ce soit d’autre. Maudits – de ne pas savoir avancer, mais d’être aussi incapable de la rejoindre là où elle en est, de l’accepter pour ce qu’elle est devenue. S’il le pouvait, il lui tailladerait l’âme pour lui arracher cette autre moitié cruelle, la meurtrière qui lui avait coûté son héritier. Le lit, les murs peints de la nurserie, la joie de se voir, déjà, accomplir le destin familial et ses responsabilités. D’époux, de fils de sang pur, de futur chef de famille. L’orgueil du produit de leurs sangs mêlés, arraché.

L’amour que le slave a eu pour elle veut la voir heureuse, indépendante – la savoir capable de se reconstruire. Son orgueil et sa fierté souhaitent le lui refuser. La savoir seule, incapable de se relever sans lui – le mari protecteur, l’époux droit, l’épaule sur laquelle s’appuyer, pleurer, à laquelle s’accrocher au rythme de leurs ébats, les souffles qui se mêlent, les voix rauques qui murmurent, les – mais sa douceur. Sa douceur, à elle, qui lui fait l’effet d’un poignard glacé en plein plexus solaire. Le souffle coupé, il demande. Seras-tu heureuse sans moi, красотка? Les reflets mordorés qui dansent avec l’abysse, tentés d’y plonger, de s’y perdre. « Mon passé ne me quitte jamais дорогой. Tu n’es que la plus visible de mes blessures ». Hoche la tête, pour ne rien laisser paraître. La gorge qui se serre, il demeure impassible. Ne sait plus comment instiller une once de chaleur à son regard, même si, quelque part, il ne demande rien de mieux que de la prendre dans ses bras. L’entendre parler de sa souffrance ne lui accorde aucune satisfaction (il le regrette presque). La savoir dans cette demie-vie qu’il est venu charcuter de ses prunelles dorées lui serre les entrailles. T’aurais pu être tellement davantage, красотка. « J’aimerais, être heureuse. J’aimerais arriver à être heureuse ici, une fois que mon passé sera loin de moi ». Ses dents se serrent, et il lui jette un regard dégoûté, le chasseur, prêt à ouvrir la bouche. Crois-tu que c’est plus facile pour moi, idiote? Que mes nuits sont moins froides que les tiennes? Espère que les siennes sont glaciales. Que la lycane danse dans une solitude méritée. « Mais cela ne se résumera pas à ton retour en Russie, malheureusement. » Ça devrait le soulager – ou lui ajouter un poids. Sans se l’avouer, sans en avoir conscience, Nikolas voudrait être le centre de son univers, la source de son bonheur comme de son désespoir. Que sa capacité à être heureuse ne repose que sur ses épaules – sensation grisante de pouvoir sur le cœur de celle qu’il a aimée.

Il y a son regard, pourtant, qui lui dit le contraire. S’il rompt la promesse offerte à une autre femme dont celle-ci porte la peau en guise de costume, y lirait-il la vérité? S’y percevrait-il en soleil autour duquel les astres de son malheur tournent en lentes révolutions? « Voudras-tu un autre verre ? Ou bien souhaites-tu t’éloigner de l’animal ? » Sans le formuler, le chasseur lui offre un présent – miroir de son honnêteté, à elle, les gestes qui se font naturels. Se passe une main sur le visage. « Oui », répond-t-il, sincère, mais ça ne l’empêche pas de se relever, glissant son blouson de cuir sur ses épaules à nouveau. Oui, aux deux questions. Il veut rester, parler avec elle de tout et de rien, comme avant, la dévorer du regard, la sentir sienne, mais il ne demande rien de mieux que de fuir ses prunelles animales, de peur de vouloir la dépecer. « Pour toi, et pour l’autre, je vais partir ». La vérité, crue, nue. « Je te laisserai tranquille au macusa, красотка ». Le surnom, dans lequel une énième once de tendresse se glisse. Par amour, et par envie de blesser – parce qu’il sait, Nikolas. Devine la plaie qu’il ouvre à nouveau chaque fois qu’il utilise son surnom. Condamné à vouloir l’aimer et la voir souffrir à la fois. Un dernier regard, avant de tourner les talons. Le cœur qui pédale. La haine au ventre. Un océan de regrets qui ne demande rien de mieux que de le noyer – pour leur vie passée, pour son tempérament, pour son incapacité à lui pardonner.

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